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Les réseaux sociaux pour retrouver les enfants en danger

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En 2008, Child Focus entre dans le monde des réseaux sociaux. Daniel Cornelis, à l’initiative, nous parle de cette grande étape qui les a propulsés dans le Web 2.0. Un Web interactif qui s’inscrit ici dans des circonstances parfois inquiétantes, voire dramatiques, mais connaissant souvent un épilogue heureux, aidé en cela par le potentiel étonnant des réseaux sociaux.

Comment s’est passée la mise à l’étrier ?

Je suis actif sur les réseaux sociaux depuis des années et convaincu des avantages de l’outil. En 2008, j’ai donc pris mon bâton de pèlerin pour persuader la direction de donner à Child Focus une visibilité sur les réseaux sociaux.
Ma proposition fut accueillie positivement mais avec certaines appréhensions bien compréhensibles : quelle charge de travail cela allait-il engendrer ? Quels développements, quels éventuels problèmes cela allait-il amener ? Des craintes bien légitimes face à un monde nouveau qui comportent ses revers. Nous avons d’ailleurs reçu des conseils bien utiles de spécialistes des médias lors de la mise sur pied.
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Quel avantage mettriez-vous en avant ?

Celui de toucher un nouveau groupe cible. Nos campagnes d’affichage sont efficaces pour qui prend les transports en commun ou se rend à la boulangerie. Mais comment ratisser encore plus large parmi ceux qui passent à côté de nos affiches ? C’était là un autre de mes arguments lors de ma proposition. Être dans la place, comme on dit, occuper le terrain, multiplier les canaux, ouvrir une page et des groupes Facebook pour nos volontaires. Toucher un groupe cible et dynamiser les forces vives.

Notre page Facebook compte actuellement plus de 46.000 fans qui peuvent par ce média prendre connaissance de nos avis de disparitions, communiqués et annonces d’événements. Un potentiel à ne pas manquer.
Mais Facebook, c’est aussi la possibilité de mieux cibler les régions de distribution de nos avis de recherche et de ce fait être plus efficaces. Et toujours plus humains aussi car la rapidité de la diffusion aide les parents qui se sentent par-là soutenus dans ces moments de détresse et de grandes inquiétudes.

Comment gérez-vous cette page ?

Ouvrir une page, et particulièrement quand elle est publique, implique un suivi régulier et rigoureux. Une charte d’utilisation reprise sur la page-même rappelle que Child Focus ne tolère aucun propos qui contreviendrait aux lois ou au respect de chacun. Mais aussi que les publications sont modérées a posteriori, c’est-à-dire que par défaut elles sont publiées et qu’en cas de non-respect de la charte, elles pourront être supprimées.
Peu de dérapages surviennent mais nous avons déjà dû traiter des propos racistes, par exemple, ou essuyer des critiques de notre travail. C’est pourquoi il faut une surveillance de tous les instants, éventuellement une réponse afin que cette page puisse poursuivre son objectif premier, celui d’une aide aux missions de Child Focus.

Une équipe est également de garde 7/24 afin de publier dans les délais les plus courts les avis de disparition. Pour ramener un enfant dans sa famille, chaque seconde est précieuse. Aucun effort n’est de trop, aucune communication superflue.
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Avez-vous du répondant ?

Oui, cela dépasse même ce que nous espérions. Les « facebookiens » sont au rendez-vous. Ils likent, partagent, commentent, bref, ils sont réactifs, nous aidant ainsi efficacement dans nos missions. Et nous accordons beaucoup d’importance à souligner cela, en likant leurs partages, en les remerciant, en interagissant avec la communauté Facebook. Cette interactivité soutient leur réactivité. C’est du Web 2.0.
Et dans cette optique, nous veillons à tenir à jour nos informations. Ainsi, tout comme nous faisons enlever nos affiches papier, nous supprimons les annonces électroniques dès lors que la personne est retrouvée. C’est aussi une question de respect de la vie privée des personnes visées.
Et puis, l’information doit tant que possible être exacte en temps réel et dès lors cesser de circuler si elle n’a plus lieu d’être. Une rigueur bien nécessaire dans un domaine aussi délicat que la potentielle mise en danger de mineurs.

Vous parliez aussi de groupes Facebook ?

Oui, ces groupes sont utiles pour fédérer les bénévoles de Child Focus qui s’y organisent, échangent et gèrent entre autres leurs campagnes d’affichage.
La particularité, c’est que ces groupes sont publics, en ce compris la liste des membres et les publications. Il y a donc une relative prise de risques quant au contenu des échanges mais nos bénévoles sont sensibilisés à tout cela et nous pensons que cette transparence pourrait créer d’autres vocations. Ce à quoi nous sommes naturellement attentifs !

Facebook est également un canal de diffusion pour communiquer avec les plus jeunes, un autre groupe cible d’une extrême importance pour Child Focus.

Êtes-vous présents sur d’autres réseaux sociaux ?

Absolument. Nous avons un compte Youtube et un compte Twitter.
Mais ces deux derniers canaux ne s’inscrivent pas dans une démarche aussi interactive que celle soutenue sur Facebook. Ce sont des canaux de diffusion, de type « top-down », dont l’avantage est de diversifier, de multiplier notre présence sur les réseaux.


Propos recueillis auprès de Daniel Cornelis qui travaille chez Child Focus depuis 1999. Il y a assuré l’implémentation et la gestion des réseaux sociaux pendant plus de 4 ans.

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